Indian railways



14 – libre – libre – Fragment
L’enfant a troqué ses pleurs contre quelques rires clairs, sa mère au sari grenat-orange brodé de confettis miroitants, jongle avec deux téléphones portables.
L’enfant surveille mon écran et n’attend qu’une invitation pour fourrer ses doigts sur le clavier.
Je me demande si je supporterais les grosses bagues qu’elle porte aux orteils. La femme habite Hubli et amuse maintenant sa fille en la tripotant dans tous les sens. Ni massage ni caresse ni tapotis mais un subtil mélange des trois qui m’évoque un toucher dont je ne trouve pas le nom.
Ça sent bon, une grand-mère arrive portant un enfant au crâne rasé que j’intrigue énormément.
J’aime cette disponibilité au sourire.
Tiens, un bonze en robe rouge s’agite au fond du wagon, je ne l’avais pas encore remarqué.
Je viens de commander un truc à bouffer, surprise et feu, le suspense reste entier.
Une gare s’annonce, j’en profite pour déplier mes jambes, Alfred roupille sur une couchette upper, le veinard.
A l’entrée en gare une odeur de pourriture et d’ordure monte des rails, qu’est-ce que ça pue maintenant.
Le wagon se vide. Va-t-il se repeupler ?
(cat)

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