Vers de terres

21 – Donner un nom – Poésie – Minéral


Ser gio


L’Espagne pousse sa corne
Dans mes tripes  germaniques
Mon paradis vaut Valparaiso
Mon cœur bat pour Cordoba

Je voudrais être doux
Je suis d’ici
Mais d’où je suis
Ne me le dites pas

Je voudrais être ailleurs
Et tout me rappelle
J’appelle l’étranger
Mais chacun pour sa peau

Tout casser proprement
Agir comme un malpropre
Accueillir poliment
En verrouillant ma porte

J’aime quand tu m’aimes
Et c’est insupportable
Moi seul pourrais m’aimer
Je n’en ai pas la force

Ser yo o no ser yo  Villa General Belgrano

Libre – Libre…

Sans maudire

Sur un mot d’elle
Je modèle
Le monde
À tire d’ailes

Pendu à ses lèvres, je m’exécute
Et j’attends la sentence
Face je pleure, pile je danse

Son bonheur me pèse
Son bonheur m’apaise
J’appelle ce qu’elle veut
De tous mes vœux

Son émoi m’émeut
Pour elle seule je compose
Et jamais ne me pose



14 – donner un nom – minéral – suspense


Sauve Terre



Lentement, inexorablement, ils fouillent mes entrailles. Je ne peux que subir les assauts de ces nains féroces et acharnés. Au début j’ai pensé qu’ils cherchaient un abri . D’autres avant eux avaient su apprécier la chaleur des refuges que je leur proposais. Pour me remercier certains avaient même choisi de me vénérer comme matrice nourricière. Ils étaient mes enfants, frondeurs et exigeants. Ils m’aimaient et savaient me prendre, je ne pouvais rien leur refuser. Puis ils ont grandi et choisi de bâtir leurs propres foyers. C’est dans l’ordre des choses et c’est très bien ainsi. Ils se sont crus assez grands pour se passer de moi, assez forts pour se suffire à eux-mêmes. Attendrie, j’ai laissé faire, tout en les aidant discrètement. Ils étaient fiers de leurs troupeaux, de leurs récoltes. Ils remerciaient.

Puis ils ont commencé à creuser plus profond et peu à peu m’ont vue comme une ennemie qui les empêchait d’atteindre ce qu’ils désiraient, le fer, l’or, le charbon. Ils sont devenus arrogants, ont voulu me soumettre. Par amour j’ai cédé et ils m’ont piétinée, éventrée, cherchant à m’asservir. Je dois me résoudre à affermir mon cœur, en sacrifier certains pour le bien de leurs frères. À quoi sert que je meure si tous doivent en périr ?


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