Détail 5
LE DETAIL
1)
en employant « il » ou « elle »,
décrire le détail choisi comme un très vieux souvenir
Elle se fait très discrète, de l’entrée on ne la voit pas et
même en passant à coté, elle peut passer inaperçue. Il faut vraiment que l’œil
y porte son attention. Discrète, mais tout de même très présente, car je me
suis immédiatement sentie rajeunie
de 50 ans après qu’elle ait
accroché mon regard.. Dans le jardin de ma grand-mère il y avait un rosier
dissimulé au milieu de grandes herbes, il fallait savoir qu’il était là..Moi,
je l’ai découvert en tombant dessus : des épines plein les mains, les
bras, des épines accrochées à ma robe, des épines méchantes qui me brulaient.
Et pourtant, je me souviens d’être restée tétanisée non par les piqures mais
par l’odeur de ces fleurs vieux- rose, à peine écloses ou complètement
épanouies.
2)
emploi du « je » pour entrer dans le
détail
Je me cache au milieu du laurier rose, je me protège avec
mes épines, je dois être un peu trouillarde en fait. « Pour vivre heureux,
vivons caché » disait l’Autre, alors moi, c’est ce que je fait. Vivre
cachée mais attention ! pas pour tous. Selon mes humeurs et selon le
temps, je peux envoyer un parfum sublime et espérer être repérée. Cachée mais
pas solitaire, faut pas croire que je sois un ermite. C’est pas mon truc la
solitude ! J’aime bien avoir des copines autour de moi, on joue à
« la plus belle », « la plus parfumée », « la plus
épanouie », « la plus attirante ». A ce jeu faut faire gaffe
quand même car tu risques d’être vraiment remarquée et la Miss Rose du jardin
finit la queue dans un vase. Ça s’est déjà vu… Alors moi, je préfère me tenir
planquée derrière le laurier rose.
3)
Instant poétique
Je suis
souple
Tu es raide
Je suis colorée
Tu es blanc et noir
Je vis à l’air libre
Tu vis fixé au plafond
Je peux me balancer
Tu ne bouges jamais de place
Je ne t’envie pas du tout
Tu as l’air sale, triste et bête
Tu n’exhales que de mauvaise
odeurs et de la poussière
Tu es mon opposé
Mais c’est pour ça que je t’aime !
4) Curaçao !
C’est trop beau, je veux vivre
là, ne plus bouger. Je peux me noyer dans tout ce bleu : sans nuage , le ciel irradie de
simplicité, avec ses énormes vagues l’océan impose sa force. Du bleu partout,
dans toutes ses nuances : du bleu azur, bleu gris, bleu vert, bleu noir.
Je sens le bleu, je respire du
bleu, je goûte le bleu. C’est bon, comme un bleu (de Bresse) ; Cette
sensation d’être immergée dans l’immensité me comble de satisfaction et de
paix. Je ne remarque aucun détail en particulier alors que tout est détail et
chacun, même le plus insignifiant a son importance. Le bleu argenté qui file
là-bas dans le bleu outre-mer est
vivant, il respire. Le bleu ardoise côtoie le bleu lilas pour offrir de
l’ombre au bleu métallisé. Trop beau !! Le petit bleu pastel qui s’envole
ne peut s’empêcher de chanter. C’est
rassurant de connaître un tel endroit, de pouvoir y retourner chaque
fois que l’envie me prend. Un
endroit magique où je peux ressentir le bleu de la béatitude, où chaque détail
se dilue dans la totalité.
Marie-Andrée
Marie-Andrée
Commentaires