Brèves de crise Orpheline

Ce sont les feuilles qui font le vent

J'ai pris refuge dans ma solitude
comme j'aurai pris le train un matin, 
ignorant toute destination.
J'ai fui, j'ai enfoui, j'ai erré, 
loin sous la mer, sous latence,
mes habitus, mes addictions, mes différences.
J'ai construit mon Etat, ma Paroisse,
en marchant sur ma honte, en courant vers mes peurs,
mes chemins sur-tracés de rêves cabossés,
justifiant ma bonté, appréciant ma prison,
j'ai suivi l'espoir comme on suit le mouton.
J'ai craint chaque troupeau et sa tendresse,
chaque chimère de chaque caresse,
m'endormant sous l'étoile d'un berger,
hors père bienveillant,
j'ai guidé mon coeur et mon foie,
nourri mes formules et ma foi,
comme j'ai pu, seule dans l'autre temps.
Brèves de crise Orpheline,
si je nie je m'assassine.

Solenn

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